mardi 8 janvier 2019
"Sur la route" à Zarzis.
Voilà t il, ce sont les péripéties, les happenings, les priorités, le climat, la cherté du carburant, l’état de sa tire, le mouvement trébuchant, les caprices circonstanciels, la santé…qui déterminent désormais, ce que fallait faire Boughmiga de sa vie globulaire. En effet, entre, lecture, jeu d’échecs, musée écologique sans jamais de visiteurs même gratuitement, écriture, marches journalières avec Si Slah, devoirs sociaux de visites des morts et des mourants, accompagnement de certains festivals…il y a peu de surprises dans une vie monotone malgré sa richesse et sa diversité acquises. Tu peux courir, les bonnes nouvelles ne viennent presque jamais et souvent, il fallait créer des espoirs volatiles extravagants, juste pour avoir quelque chose à l’horizon. Bien sur, quelques fois, on prenait des difficultés pour négatives, pendant qu’elles devenaient avec le temps, un cumul expérimental et révélateur.
Je revenais à la maison, quand un homme avec sa caméra, m’interpella tout en constatant le livre que j’avais à la main, disant que c’était la première fois qu’il rencontrait quelqu’un intéressé à la lecture. Etait ce sa faute, du fait de ne pas avoir ciblé cette catégorie de gens, ou la mienne, qui sort, un peu, ou beaucoup de la règle générale. Il commença alors à me prendre dans son engin portatif, me laissant à ma guise, parler de nature, d’humanité, d’histoire contemporaine, d’art, de pédagogie, de migration, de bouteilles à la mer, de poèmes, de lieu culturel, d’activité de nettoyage, de normalisation avec les déchets, montrant les assemblages géants et les composants du musée… Une occasion unique pour Boughmiga, sans censure, ni dirigisme, ni même un but fixé au préalable, le laissant s’exprimer à sa guise et proposant ce qu’il avait dans les tripes. Une occasion, qu’il n’avait jamais eu dans sa vie, depuis ses vingt ans, quand il était assez lucide et précurseur, sans personne ne lui laisse la possibilité de s’exprimer, ni de faire passer ses idées très importantes. En plus de l’iniquité compréhensible du régime qui se défendait, l’occultation, était aussi du tissu social et culturel ambiant. Une découverte, constaté, juste après la dite révolution, quand le dictat politique n’existait plus, alors que la claustration existait toujours en plus forte. Car les artistes envoyait Boughmiga aux poètes, ces derniers l’envoyaient aux littéraires et ainsi de suite avec les historiens, les thérapeutes, les écolos, les associatifs, les opposants, les humanistes….pour découvrir, que l’ambiant immédiat, des ces entités et de la société traditionnelles et conservatrices, sont les vrais massacreurs des initiatives et des valeurs humaines.
Au jour du marché du Bled, Zarzis ou El Mouensa, il m’arrivait de rencontrer des gens ordinaires, qui me congratulaient pour l’émission « Sur la route » « a l’attarik » pour sa teneur écologique et humaine. Il y avait même un Imam, homme de religion dont j’appréciais le discours lors des occasions de cantiques mortuaires et qui m’interpella pour me dire sa douleur et sa solidarité pour les causes soulevés. A chaque fois, je ne manquais pas de dire, que le mérite revenait à Si Mounir Msallem pour sa belle émission et surtout, à la sensibilisation au sujet de ces drames contemporains et de plus en plus aigus.
Entretemps, il y avait un marchand de bricoles Djerbien, qui de la France, avait amené à la vente, plusieurs livres et qui m’avait reconnu joyeusement, car il avait vu Boughmiga à la télévision. J’étais encore plus heureux de la vingtaine de livres que j’avais achetés, auprès de cette honorable personne, qui garde encore un peu de respect à la minorité des lecteurs et aux livres.
Lihidheb Mohsen 08.01.19
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