Fouillant dans son musée écologique, pour le remettre en forme et le rendre compréhensible pour les comprenettes difficiles, Boughmiga tomba sur plusieurs choses insolites, dont un morceau de barbelés, provenant de la frontière Tunisie Libyenne, quand il y a deux décennies, il mit les pieds chaussés dessus et déclara à haute voix, sa colère contre le séquençage des hommes, la terre des hommes, ce qui limita effectivement ses mouvements dans les espaces aussi désertiques soient-ils. En se mémorable jour, il avait été accosté brusquement par des quads armés des gardiens du temple frontalier et leur déclara avec un sang-froid glacial, voilà ma carte d’identité et faites votre travail… Il faut dire que ces singeries internationales n’avaient jamais impressionné Boughmiga, qui nulle part ne se sentit étranger, même quand il se trouva une fois seul au milieu d’une avenue pleine de jeunes gens blonds à fêter un évènement, il se mit à son tour à aller et venir dans l’espace en chantant à haute voix des chansons du désert. Normalement, entre les deux pays cités, c’est toujours la Djeffara, l’espace des gens libres, mais Boughmiga, tout de même, ne pouvait enjamber les fers, par respect aux personnes de gardes, ni marcher sur les mines invisibles sous le sable du littoral, par attachement à la vie et pour emmerder encore plus la médiocrité. Donc, les gens sont les mêmes, les habitudes sont les mêmes, la nature est la même, le niveau intellectuel est presque le même, si ce ne sont les effets et le dirigisme des colonisateurs de part et d’autre. Dans une salle d’attente de médecin, Boughmiga avait rencontré un Tripolitain qui dit : « mois, j’ai appris le Coran par cœur, je sais manipuler et utiliser toutes les armes du pistolet jusqu’aux blindés et le pilonnage balistique intercontinental… », alors Boughmiga lui répondit : « votre humble serviteur, j’ai lu le saint Coran, ne vous bombarderait qu’avec des fleurs, de rêves multicolores et de beaucoup d’idées merveilleuses, car j’écris, lis et parle cinq langues vivantes, connais presque toute les littératures du monde, aussi bien que l’histoire des hommes et de l’univers, peut illuminer et ranimer tout objet que je touche par le fait de lui donner la chance d’exprimer ses propres valeurs occultées par les préjugés humains, avec tout ça, je ne peux nuire même pas à une mouche… ». Sur ce, il fut appelé par le médecin…
Bien sûr,
nul n’avait dit du bien de mes amis de l’autre coté de la frontière coloniale,
que ce soit les maçons qui avaient travaillé là-bas, les instituteurs, les
commerçants, les paysans, les marins, les bergers, les mezigris, les migrants
en transit, le bon peuple qui les avait accueillis convenablement lors de leur
fuite de la guerre…, nul n’avait dit un
mot de bien, même moi, Boughmiga, qui avait un ami de l’autre côté, qui m’avait
changé les pneus de la voiture gratuitement par d’autres retapés, qui m’avaient
plus tard, presque couté la vie à deux reprises. Un constat général, malheureusement
confirmé par ce qu’endurent les migrants africains dans les camps de
concentrations de leur capitale et même dans la mer, foulant les Tunisiens
aussi dans ce comportement inhumain.
Juste pour dire, qu’à travers le fil de barbelé tampon, on peut voir les
deux orientations des deux pays, leur deux systèmes colonialistes vécus et
leurs deux perspectives dans la civilisation humaine. Une situation, qui laisse
les portes ouvertes, pour d’éventuels rattrapages, de part et d’autre, pour un
monde meilleur pour tous.
Lihidheb
Mohsen Eco artiste 09.08.2021
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