samedi 20 février 2021

Portraits et sagesse 154

 


Amor Boujardine 

                   Une figure de notre histoire contemporaine locale, Si Amor Boujardine, l’enfant du bon peuple, qui passe toujours inaperçu, mais rempli son parcours par une présence effective et directe. D’une famille très pauvre qui vivait dans des cabanes de tiges de sorgho et troncs de palmiers et oliviers. Une fois, l’habitation de ses parents avait pris feu et tout le village accouru, pour sauver ce qui pouvait l’être. Mon père, Dhaou El Bacha, était entré dans le feu et avait évacué plusieurs objets importants et utiles, malgré les sérieuses brulures au visage. Amor avait quatre frère et sœurs plus grand que lui et vivotaient avec leur père, Si Mhemed, avec de petits travaux avec les paysans du village. Malgré leur faible éducation, son frère Salem, un aveugle né, comme sa sœur, avait affiché très tôt, une tendance à la poésie, la narration, le théâtre et les chansons. Il était de bonne compagnie et tout le monde réclamait sa présence lors des occasions de mariages et autres. Avant sa mort, Salem avait participé à constituer une troupe théâtrale et folklorique, composé par des aveugles de la région de Djerba, qui s’activa pendant quelques années sur l’Île. Malheureusement, au bureau de l’association de Houmt Souk, malgré les recherches, on n’avait pas trouvé les traces de Salem ni son dossier, perdus, comme les archives de partout.

                    Amor, de notre génération, était très actif et débrouillard, au point d’avoir le dernier mot dans les jeux et les évènements, que ce soit par son intransigeance ou par le fait qu’il avait toujours un ballon de foot à peau. Il se fait qu’il avait une amie de la famille allemande, « Rose Marie Schmidt », qui en apportant son aide, amenait chaque fois un grand ballon officiel. C’était pour nous une aubaine et surtout pour Amor, qui trouvait un prétexte pour affirmer ses droits, fort heureusement sympathiques. Une affirmation dont il n’abusa pas malgré la situation familiale très précaire, que la solidarité locale, efficace et silencieuse, atténuait.

                    Bien plus tard, Amor avait fait le métier de kiné et travailla dans plusieurs hôtels dans les saunas pour les touristes, au point d’acquérir une très bonne expérience et une notoriété dans le domaine de cette thérapie. Une réputation, qui l’amena à travailler auprès d’une ambassade à Tripoli, où il fit plusieurs années consécutives et assista plusieurs jeunes hommes du village pour trouver du travail ou résoudre certaines difficultés. Par sa personnalité et sa droiture, il acquit de l’influence qu’il usait toujours à bon escient sans abuser ni profiter personnellement.

                   Amor, il est toujours là, en retraite, déchiré entre le petit village naissant de Dhouiher et son village natal Souihel, à jouer ça et là aux pétanques, lançant les boules, avec la précision du hasard et le mouvement de son bon cœur….

                                      Lihidheb Mohsen 20.02.2021

3 commentaires:

  1. Ghedoui Belgacem
    Un ami de tout le temps aimable, serviable, je l'ai connu pendant une vingtaine d'annees il n'a jamais change' de caractere Rabbi y tawel fi oumrah. ...

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  2. Sayah Chack Chack Battour
    Les Allemands ont confirmés que Mr AM0R un grand dans le domaine tourisme bravo.

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  3. Jad Moore
    Un brave homme Amor, et le regretté Salem son frère fût un de mes meilleurs amis avec qui j'animais des belles soirées arrosées, des mariages locaux.

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    · 1 h

    Mohamed Ben Maatoug
    Amor est un homme honte et gentilleet toijours souriant

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    · 1 h

    Fhirina Hafedh

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