mardi 11 juillet 2017

Le passage, rapide d'Idriss.

Le rapide passage d’Idriss. Au troisième jour de l’enterrement du petit et au cinquième de sa mort, Idriss, comme un ange de passage, comme un nuage volage, comme une fleur soufflée par le vent….parti, doucement, mais surement, dans les bras de son créateur et certainement vers des espaces meilleurs. Ainsi, Idriss Sassi Dakhli, né le 21 octobre 2016 à Djerba, anticipa sa vie, rapidement, en une courte durée, mais dans un grand parcours du combattant attaché à la vie. Dés le début, dans une clinique de Houmt Souk, les médecins avaient affirmé chez lui une particularité génétique, qui l’empêchait de se nourrir de la bouche et lui causait sporadiquement une fièvre capricieuse et des sueurs, l’obligeant à rester toujours dans la fraicheur et éviter les endroits chauds. Bien sur, avec la détermination de ses parents, et leur engagement naturel à réduire ses souffrances et à le sauver, son docteur, la clinique et l’hôpital de Djerba et celui de Zarzis, étaient serviables et très motivés. Devant le transporter à Tunis, chez un grand spécialiste de la région, il a fallut prendre l’avion, ce qui n’était pas facile pour un bébé à condition spécifique. Chaque fois, Idriss et ses parents, devaient habités chez un proche, dans l’hôpital pédiatrique, une clinique ou une maison de location. Cette navette s’effectua au moins six fois et les conditions étaient difficiles. Lors d’un retour, l’enfant avait signalé une haute fièvre et un état critique à l’aéroport de Tunis, ce qui nécessita le secours d’une ambulance et l’hospitalisation d’urgence dans une clinique couteuse, devant l’affolement de sa mère et l’inquiétude générale. Avec un diagnostic pessimiste, Idriss avait vécu avec cette situation, en se nourrissant par le nez et sous contrôle permanent de sa température et à chaque fois, sa maman lui posait des compresses fraiches sur le front et allégeait ses vêtements. Heureusement, quand sa mère devait reprendre le travail au moins pour répondre au long congé de maternité, une grand Dame, du bon peuple avait accepté de le prendre dans sa petite maternité familiale et fit de son mieux pour le nourrir et le prendre en charge contre un prix dérisoire par rapport à la tâche hautement délicate. Quand toutes les démarches, consultations et hospitalisations avait été faites, quand l’opération pour changer la nutrition d’Idriss par l’abdomen au lieu du gavage par le nez était très délicate et à grands risques, quand la condition du bébé ne pouvait supporter la chaleur, la moindre négligence ou une défaillance dans l’hygiène général, ses parents, optèrent pour une tentative en France où la médecine est incontestablement évoluée et up to date. Bien sur, les visas du père, de la mer et d’Idriss, ne nécessitaient pas le voyage de ce dernier vers l’ambassade à Tunis, mais toute la famille de Boughmiga s’était mobilisée pour garder Idriss pendant l’absence de ses parents. Il fallait surveiller la température, changer les vêtements, ingurgiter la nourriture avec une grosse seringue et garder une température acceptable dans la chambre, ce que fut fait difficilement. Toute fois, tout le monde était devenu très attaché à Idriss, qui commença à répondre aux paroles par des gloussements et de légers sourires. Le plus et ce que Boughmiga n’oublierait jamais, était quand il suivait rapidement avec le regard toute personne qui entrait dans sa chambre, dans une sorte de d’attente, de souhait ou de demande au secours, comme s’il attendait un secours qui arrivait enfin. Avec un cas de syndrome crisponie, diagnostiqué par les sommités médicales tunisiennes, sa mère ne pouvait accepter le fait accomplie et ne pouvait que s’accrocher à la vie, ce qui était pour elle une question de vie ou de mort et jusqu’au bout. On était tous content pour lui, espérant qu’il pourrait s’en sortir et faire ses opérations chirurgicales à Paris. Habitant chez un de ses parents dans la capitale des lumières, plusieurs péripéties et tergiversations, l’avaient amené à l’hospitalisation et sa prise en charge en de bonnes mains. Après deux semaines, sa mère devait rentrer impérativement au pays et son père continua courageusement l’accompagnement d’Idriss dans des conditions quelques fois difficiles. Il faut dire que les parents paternels, les parents maternels, les amis, les connaissances, les associations humanitaires, le staff médical….étaient tous merveilleux et d’une grande assistance humanitaire. Ce n’était que le mercredi cinq, très tôt le matin, qu’Idriss, quitta ce monde, après une grande opération chirurgicale deux en un ciblant le transfert de la nutrition du nez vers l’abdomen et une légère hernie. Malgré la réussite de l’opération, une crise cardiaque éclair, avait affaiblie l’enfant qui rendit l’âme dans la même soirée. Informé de bon matin, Boughmiga devait aller de Zarzis à Djerba, afin d’informer sa fille, la mère, du décès de son fils, ce qui n’était pas du tout facile, tant elle avait cru en sa guérison et dans l’après opération. Elle n’avait pas cessé de pleurer chaudement pendant tout le retour vers Zarzis, sous les yeux étonnés de son autre fils Mohamed Ali. Chez ses grands parents paternels, comme il se doit dans ce genre de circonstances, tout le monde accouru et des visites de condoléances eurent lieu, que ce soit des voisins, des connaissances, des collègues de travail. Vu son âge, il n y a pas eu de cérémonie réligieuse, mais tout s’est passé dans la piété et le respect à la mort. Grâce à l’ex président Bourguiba, que tout le monde citait avec reconnaissance, les corps des tunisiens décédés à l’étranger, étaient rapatriés gratuitement en Tunisie et les autorités consulaires prenaient en charge tout le rituel, purification, mise en caisse, transport, livraison à la famille, dans de bonnes conditions et dans le respect des rites religieux. C’est ce qui avait été fait et le cercueil était venu par avion et remis par une ambulance à la famille. Tout le monde était inquiet, car la mère devait passer la nuit dans la même chambre que le défunt, un acte pénible et douloureux mais il parait que l’état du cercueil et le soin extrême dont fut l’objet l’enfant, avait réconforté la maman et confirma sa confiance dans l’humanité et la dignité lors de la mort de son fils. Le matin, quand on avait découvert le bois pour voir Idriss, et le montrer à sa mère, il était très beau, comme un ange, dans un sommeil satisfait et une attitude d’acceptation totale et de soumission à la volonté de Dieu. Un aperçu, qui réconforta tout le monde, avec des larmes dans les yeux de chacun, des larmes de douleur et de bonheur en même temps. Heureusement, que le frère d’Idriss, Mohamed Ali, quatre ans, dormait à l’arrivée du cercueil et dormait encore quand il partit vers le cimetière, car ça aurait été difficile et triste. Tout le monde avait fait jusqu'au bout ses possibilités humaines, sa mère, son père, ses parents, les médecins, les garderies, les hôpitaux, les cliniques, l’ambassade…et les autres. Toutefois, hypnotisé par le sourire d’Idriss et surtout le fait de tendre à chaque fois son cou à la cherche de qui entrait dans sa chambre, dans un geste d’espoir comme s’il attendait quelque chose, une délivrance, une issu….Boughmiga implore Dieu, pour qu’il réponde à cette quête et l’accepte dans les espaces infinis de la vie. Voilà, un parcours de vie court, mais intense, mais une question fondamentale, qui malgré la quiétude des croyances religieuses, demande encore du réconfort. Lihidheb Mohsen 10.07.17

18 commentaires:

  1. Mouna Essid
    الله يرحمه وانعمه و يجعل مثواه الجنه والفردوس الأعلى

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  2. Valentina Zagaria : Mohsen je viens de lire ton post sur le petit Idriss, je suis très triste d'entendre cette nouvelle et je pense à toi et à ta famille. Allah yarhmu

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  3. Abderrahmen Souei
    هو ملاك َمن ملائكة الجنه

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  4. Viviane Barranco Hance La vie est parfois difficile à comprendre . Elle donne et elle prend. Courage à la famille

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    Houda Mghannem
    Houda Mghannem
    ربي يصبرها وعوضها خير

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  6. Alexandra Arseni Petit ange chéri. Repose en paix mon petit coeur

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  7. Ammouna Zarzis Allah yare7mou twir eljanna

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  8. Houda Ouiryimi
    الله يرحمو ويصبركم

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  9. Houda Bouhafa · 13 amis en commun
    Allah yerahmou

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  10. Manage
    سمية الفيتوري
    سمية الفيتوري machallah comme il est beau allah yarahmou .Avec ce parcours,tu nous a fais vivre un peu de ce que Nadia a vécu avec son fils, courage ma sœur c'est une période difficile mais tu a ton grand fils qui a besoin de toi

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  11. Dalel Briki Ben Chelbi
    الله يرحمه و يصبركم

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  12. Lailouta Bechir
    في جنة الخلد ربي يصبر امه

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  13. Borghol Mouna Ep Labiadh · 2 amis en commun
    Allah yarehma wi saberkom

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  14. Aouatef Bechir allah yara7mou we allah ysabarkom

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