lundi 25 juin 2018
Religion et lumières.
Quelques fois, il faut bien faire un temps d’arrêt, un moment de réflexion, une pause du guerrier, une introspection extravertie, une dénudation du travestie culturel, une cavalcade dans le parcours de la mémoire, une focalisation passagère sur les erreurs commises et subies, une revue sur les contres pieds et les déconvenues du chemin de la vie, une méditation transcendantale en spirale vers le créateur et l’au-delà, il faut bien un bain de foule avec les galaxies, les gaz vagabonds et les trous noirs, un squat en stop sur une comète allant nulle part, une explosion fictive dans l’immensité de l’univers, un attouchement amical de ses propres composants physico-chimiques avec celles dans les espaces…, il faut bien donc, quelques fois, un « in », un « on » et un « en plein dedans », pour crier bingo, victoire, pour la saisie de ce laps, blitz, de vie offert par l’amabilité de la divinité. Un donquichottisme minuscule et insignifiant qui par son chaotique et son incohérent, s’inscrit obligatoirement dans le mouvement universel du créateur et ses créatures. « Just moove », il suffit de bouger, bouger, pour vivre et laisser vivre, pour créer et recréer la synchronisation des éléments des mouvements.
Alors, comme ça, Boughmiga, une clone comme toutes les autres, avec quelques différences de tempérament, s’escrimait dés le debut, en soliloque intrinsèque, avec les vicissitudes du temps tout en apprenant des erreurs, des claques, des échecs, des chutes, du courroux paternaliste…un fond accumulé de raison et de bon sens. Un « nie wieder », un « never again », un « plus jamais ça », qui rappellent tragiquement les catastrophes humaines, mais, mais, dénoncent solennellement l’instrumentalisation des holocaustes et des génocides pour justifier de plus en plus atroces. Juste pour dire que le parcours de vie d’une personne ou celui d’un groupe humain, les compromis d’un homme pour l’intégration et celles des hommes de décisions, ne sont pas contradictoires et pourraient paradoxalement cette fois, à ce niveau du développement général, faire un grand compromis majeur et irrévocable, pour la paix et l’humanité.
Enragé de vie, mordant dans la fameuse pomme d’Adam et évitant de regarder la feuille de vigne d’Eve, tout en restant humble, discret et insignifiant, Boughmiga, nageait dans touts les sens, à embrasser tout ce qu’apportaient les vagues du quotidien. Depuis la planche de l’école coranique, il n’a pas cessé de lire dans plusieurs langues et chercher à approcher certains auteurs dans leurs propres langues comme James Joyce, Jack London, Goethe, Nietzsche, Musil, Shakespeare, Dante, avec une certaine difficulté pour ce dernier. En plus des leçons de la vie, les lectures permettaient aussi de sauter sur celles d’autrui et profiter de milliers d’expériences et de réflexions. C’est ce que je disais aux enfants des bibliothèques, que lire cent livres, revient au fait d’avoir vécu cent une fois. Bien sur, cette prédisposition intellectuelle anonyme, m’avait permis d’aborder touts les domaines de la vie et devenir l’ennemie numéro un des autorités. Cet omni présent, cet insaisissable, ce poète de constats contestataires, cet opposant permanant, ce conscient dangereux de nos manigances et nos erreurs, cet agitateur politique, cet humaniste sauvage, ce francophone qui serait un agent des Français, cet anglophone qui serait une antenne pour les Wasp, un germanophone qui serait l’agent de Berlin, cet ami des Libyens qui serait un homme de Kadhafi, un ami des particularistes malgré eux et malgré nous voir les noirs, les juifs, les minorités biologiques, les émigrés, les pauvres, les opposants…qui serait l’un des leurs, ce tireur sur tout ce qui bouge de la médiocrité et le bon sens pour une éthique de vie meilleures et des avertissements précurseurs et qui serait un agitateur anarcho-machin, ce syndicaliste initiateur de base et certainement inféodé radical à la centrale, ce défenseur des droits des familles des islamistes en cavale, pour un minimum de vie décente et qui serait l’un des leurs, cet activiste écologique et écologue qui serait un danger permanent…en bref, ce Boughmiga, qui n’a pas une raison d’être ou toutes les raisons d’être et il faudrait trancher pour minimiser les risques et le neutraliser. Pendant qu’en réalité, Boughmiga n’était que l’espion fidéle à lui-même et fondamentalement à Dieu le tout puissant s’il le veuille bien. Ainsi fut fait, une menace de mort, une mise en quarantaine administrative, des dizaines d’inspections iniques et infructueuses, une douzaine de pièges et « dirty tricks » pour faire tomber Boughmiga, des informateurs constants tout autours de lui, des agressions de clients programmées, des douzaines de procès verbaux administratifs ridicules, une bonne cinquantaine de pénalités pour des excès de vitesses imaginaires et commandités par l’intelligence brute et brutale, deux tentatives d’empoisonnement par la boisson, des intrigues de destruction programmée de sa personne….tout cela, et il ne faisait semblant de rien, comme si de rien n’était et subissait toutes ses iniquités comme si elles étaient normales, et ce par sa force de supporter la violence, l’inséminer par la sagesse et la transformer en énergie fulgurante et un élan foudroyant et optimiste. A des moments, il réalisait comment il était cloitré, trappé, biaisé, eu… et foutu jusqu’au bout, mais paradoxalement, il mettait la cinquième vitesse et au lieu de choir, démarrait en vitesse vers les horizons du combat juste. Bien sur, dans tout ce micmac entêté, il y a des moments de compromis, des leurres comportementaux, de couvertures aveuglantes, des brouillards propageant le doute, des préjugés mentaux maitrisés…afin de déjouer la machine infernale de la déchéance et de la violence, car Boughmiga, avait bien une famille, une grande famille, à nourrir et à entretenir avec son maigre salaire. Il devait aussi faire passer son action écologique insolite et prédicatrice, sans toucher à ses principes d’activiste humanitaire recalcitrant.
Il faut dire qu’avec la baraka des ancêtres, il y avait aussi un parent dans le milieu militant social et à qui je voue beaucoup de gratitude, qui avait intervenu à certains moments pour m’éviter la prison et le lynchage haut et cour. Pourtant, Boughmiga pense, que la prison aurait été plus facile que les « stalkation » journalières et non stop et les souffrances à chaque moment de la mainmise du mal cynique et gratuit.
Dernièrement, même après la grande compagne d’information de l’ouverture du « musée » écologique au public, seuls deux jeunes étudiants en cinéma, étaient venu filmer l’action de Boughmiga en se concentrant particulièrement sur l’émigration clandestine. Le jeune occupé à prendre des séances et des photos et la fille m’inonda de questions, tout en restant quelques fois silencieuses et contemplatives. A un moment de ma narration de ce drame, j’avais remarqué des larmes dans ses yeux et certainement une solidarité avec les victimes de cet exode écologique. Elle était surprise de l’ampleur de cette action tout azimut, et à travers la perspicacité de son questionnement et son intérêt, j’ai pu retenir une de mes idées volatiles et insaisissables dans les mouvements de mon corps et mon esprit, que voici : « Moi, Lihidheb Mohsen, Boughmiga le néanderthalien, je peux affirmer et confirmer, que pendant toutes mes activités de baroudeur stoïque dans des conditions de pauvreté et de fragilité énorme, que devant mon entêtement déterminé et constant, et malgré les soupçons injustes, j’avais deux supporters, sponsors et référents majeurs, qui étaient premièrement les valeurs de l’islam local et paisible et deuxièmement, le temps des lumières de l’homme et sa civilisation universelle de voltaire et de Rousseau. »
Lihidheb Mohsen 25.06.18
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