mardi 5 juin 2018
La destruction du patrimoine.
Cette fois, avec témoin, on vient de constater l’effet des tracteurs niveleurs, des bulldozers, des entrepreneurs constrictors, des terrassiers asphalteurs…labours et balayages sur des sites préhistoriques, des immeubles sur le site de Bouteffaha, des routes goudronnées sur les Sites de Meninx, Ghizen, Souk El Guebli, Chammakh, Rsiffet, Ras Kazouz, Mrissa…un ratissage en règle, méthodique, sans le moindre constat, ni les moindres prélèvements de spécialistes avant défiguration, sans profiter de l’opportunité de sculpter les strates des trous de canalisation et prendre des photos documentaires…mais comme d’habitude, Boughmiga, fait ce qu’il peut et reporte ce qu’il avait vu sur le terrain de ces mouvements dévastateurs. Heureusement, il avait « travaillé » superficiellement ces endroits avant l’avènement ce tsunami irresponsable du progrès humain débile et sa mécanisation monstrueuse. En contrepartie, les agents de ces mêmes énergumènes, sur leurs mastodontes, masqués et enturbannés, jetaient partout les déchets et surtout déversaient à même les routes les citernes de liquides nauséabonds et insupportables à sentir des usines de thon et crustacés de Zarzis. En passant obligatoirement de ces endroits en voiture, l’odeur était étouffante et resta dans le contour des pneus pendant deux semaines à infester le véhicule et son environnement. Aussi organique soit il et bio dégradable, ça reste injuste et peu amical avec la nature et l’éthique humaine. Ces mêmes machines de la mort, qui avaient détruits le Borj de Zarzis, les cinq Ksars maritimes de la région, les dizaines de milliers de palmiers, les centaines de kilomètres de haies de cactus et d’agaves, les tonnes de détritus partout dans les lacs salés, au bord des routes agricoles, dans l’oliveraie…ces mêmes machines qui avaient volé le sable des plages et celles délimitant les champs d’oliviers. Ainsi, pour la dixième fois, depuis 1976, Boughmiga demandait aux élus et à leur centrale, de fournir des endroits groupés, l’un pour les déchets organiques, l’autre pour les déchets de la construction et démolition, l’autre pour les huiles usagés, pour les produits toxiques, pour les restes des hôpitaux et leurs produits et machines irradiés, pour l’électro ménager, pour le verre, pour le papier….mais cette proposition n’avait même été noté sur le papier, tant la tradition orale était prédominante et le reste encore, dans une insignifiance totale et une médiocrité générale. Malgré les dictatures, le totalitarisme et la vie dure, il y avait en chacun de nous, un gardien alerte et permanent, redressant la plus part du temps, les caprices humains, mais depuis, il est parti, englouti dans le chaos des argumentations.
Lihidheb Mohsen 05.06.18
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