vendredi 28 janvier 2022

A Djerba, enfin, un peu de justice.

 


                 



A Houmt-Souk, dans le souk, comme un plouk, je faisais ma marche, comme partout, à Zarzis, à Souihel, à Hassi Amor, à Médenine, à Er Riadh, à Cedouikech, toujours à la recherche de livres, d’éléments de jeu d’échec et à l’occasion des bricoles peu chères. Des objets de plus en plus rares, prédominés par les livres scolaires usagés ou les machines électriques. Toutefois, j’ai trouvé quelques livres déchirés et très anciens, auprès d’une vendeuse, assise à même le sol, étalant aussi des produits bon marché. Elle n’avait pas voulu me faire une remise, mais j’étais satisfait de trouver un vieux dictionnaire et un roman à quatre dinars les deux. Traversant le grand espace des vendeurs de fripes, le marché aux légumes, les stands des importations de la Lybie, je suis parvenu au deuxième emplacement des brocantes, bondé par des femmes et des curieux. Un vendeur avait des livres neufs et chromés et avant de me mettre à en choisir, je lui avais dit au préalable, que les livres en ma possession dans le sac ne sont pas les siens, pour qu’il n’y ait pas d’erreur. Alors, il a souri en disant amicalement, qu’il ne va pas faire l’erreur de l’autre vendeur qui avait fait un scandale à ce sujet avec un client. Alors je lui avais dit que l’incident était effectivement avec moi, quand il y a quatre ans, un livre à la main, pour le lire en prenant le café, j’avais marchandé ce vieil homme au sujet de livres de faible importance sans que je ne les achète, mais un peu plus loin, j’étais surpris par le vieil homme derrière moi me demandant le livre en ma possession prétendant qu’il lui appartenait. Stupéfait, j’avais beau protesté, pris les gens à témoin, jura, déclara que je suis en lecture au milieu du livre et je peux lui raconter tous les épisodes avec précision… en vain, il ne voulu pas comprendre et j’étais dans l’embarras, car frapper sur la porte d’une maison vide, d’une tête bornée, d’un homme résolu à avoir raison… ne servirait à rien. Heureusement, je ne me suis pas emporté et réconforté par la compréhension manifeste des assistants à l’incident, au point que l’un d’eux m’avait invité à négliger le problème et une personne inconnue l’avait payé au prix voulu tout gardant le livre chez le vieil homme. En effet, j’étais parti, calme, mais bouillant à l’intérieur, tant l’injustice, la médiocrité humaine et la violence, sont encore dans nos rapports. Vingt minutes après, j’ai rencontré une personne qui était présente, qui me dit que tout le monde avait compris l’injustice, mais devant un vieil homme récalcitrant on ne peut que passer.

                    C’est pour cela, que cette fois, j’avais prévenu le vendeur des livres en ma possession, et combien j’étais heureux de l’entendre dire « Mais non, je ne vais pas faire la même erreur que l’autre vieux il y a quelques années… » et quand je lui avais déclaré que c’était moi la victime, il me salua avec une grande poignée de main et dit que tout le souk était au courant de ce comportement fâcheux et tous les vendeurs avaient condamné son comportement. Enfin, un bol d’oxygène, un réconfort, un regain de confiance dans les hommes et un pénible fardeau ôté de mes épaules. Un sujet dont Boughmiga, n’avait jamais parlé, tant le nonsense et l’iniquité, étaient flagrants.

                    Restant du bon peuple, pour la patrie et le bon peuple, vive la patrie, vive le peuple, même le mauvais, sans exagérer.

 

                                           Lihidheb Mohsen 27.01.2022

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