Cette fois, Boughmiga, se décida pour de bon, à partir tôt le matin, pour faire sa grande tournée dans la campagne avec une brève visite au marché de Hassi Amor, qu’il n’avait pas parcouru depuis quelques années. A part une nouvelle construction, dans la périphérie de la place, c’était plutôt les visages et les métiers qui ont malheureusement changé. Il n’y a plus le marchand de beignets, le forgeron noir dans son trou jusqu’à la taille au milieu de sa boutique, la noble vieille Dame, dans ses merveilleux habits traditionnels, à distribuer la baraka aux petits vendeurs de légumes ou de bricoles où aux femmes vendant les tissus. Un coté pour les légumes et fruits, un autre pour les poules, un troisième pour les moutons et un quatrième pour les vendeurs de grains, de fourrage et de grumeaux…denrées fort appréciées dans cette région pour le bétail à cause de leur qualité alimentaire. Des dizaines de camionnettes cat-cat, s’alignaient devant les grands camions vendeurs de bottes de foin, venant du nord du pays. D’ailleurs, c’est pour cela, que quant on est déçu des prévisions climatiques chaque soir sur la télé, on est aussitôt satisfait de savoir qu’il y aurait de la pluie au nord du pays, le silo de Rome car peut-être il y aurait un peu du reste pour nous. Toutefois, le marché avait toujours gardé son caractère paysan, traditionnel et subsistantiel. Un caractère qui lui donne toujours un charme, sans consumérisme, mais au contraire, avec la disponibilité exclusive des produits locaux de tout genre.
Comme il se doit, il profita de la sortie, pour aller voir plusieurs
endroits qu’il avait découvert depuis une quinzaine d’années aux alentours,
avec les traces des hommes primitifs, nos ancêtres à tous. Comme il le faisait
avec la mer, qui chaque jour les courants et les vagues apportaient des objets
vers la plage, ici avec la terre, les vents, les pluies les labours, la réflexion
du soleil, les trous des rats de compagne et les pattes d’animaux de pâturages
ou sauvages, lui permettait très souvent de voir des pierres et du silex taillés.
Il trouva de belles pièces travaillées, sauf que dans un endroit, il trouva des
constructions d’exploitations modernes et fut accueilli par une horde de chiens
qui le dissuada de descendre de voiture. Pourtant cet endroit comme plusieurs,
avait été complétement transformé en un immense champ d’oliviers, quelques fois
irrigués, dans une sorte de mise en valeur des terres et d’exploitation agricole
sérieuse des espaces. Il se rappelle encore, comment certains étaient des
espaces rocailleux avec des broussailles sauvages, pour les retrouver cette
fois, bien labouré avec des rangées d’arbres fruitiers.
Souvent, Boughmiga marchait dans des endroits isolés et très loin de la
route, au point, qu’il devait chercher un bâton d’olivier, pour le tenir à la
main et avoir un peu plus d’assurance. Il avait souvent entendu des cris de renardeaux,
sans oublier ses mésaventures avec les hordes de chiens sauvages au milieu desquels,
il se trouva par hasard à deux reprises. Des mésaventures, dont il ne réchappa
que grâce à la régénération lui aussi, de son caractère sauvage et férocement
défensif. Bien sûr, il suivait toujours les sous bassement de terrains sans
dunes où le vent avait découvert le sable et peut dévoiler les éventuels objets
anciens. Toute la région, était du paléolithique, dans plusieurs sites, sauf
pour Mydher, Khalfallah, et Snam, où le néolithique était manifeste.
Ainsi, Boughmiga fit ses huit kilomètres de marche, dans le sable, une
bonne distance pour un vieux vagabond des espaces et heureux d’avoir constater
les transformation positive des terres.
Lihidheb
Mohsen éco artiste 11.01.2022
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